les tatouages et l'HS

Le tatouage n’est pas rare parmi la population de patients atteints d’HS.
Existe-t-il des risques à se faire tatouer?

Sur le plan des maladies dermatologiques, il n’existe aucune contre-indication absolue.

Un patient avec une dermatose chronique peut se faire tatouer pour peu que celle-ci soit endormie ou stable et qu’elle n’expose pas particulièrement à un risque de développement de nouvelles lésions sur une peau saine, et qu’il ne prenne pas de traitement immunosuppresseur.

Recommandations pour l’HS

Il existe un risque de mauvaise cicatrisation des plaies avec des cicatrices inesthétiques dans les zones touchées.

Mais l’HS n'est pas une contre-indication au tatouage. Les tatouages ​​peuvent être réalisés dans des zones sans HS ainsi que sur des cicatrices chirurgicales cicatrisées. En raison de la contamination bactérienne des lésions, et pour garder la station de tatouage aussi propre que possible, il est recommandé d'éviter de tatouer lorsque HS est actif/instable, en particulier dans une phase aiguë de crise avec sécrétion abondante. Si le patient est sous traitement immunosuppresseur pour son HS, par ex. avec des produits biologiques, le moment du tatouage doit être discuté au préalable avec le médecin traitant .

En effet, la prise d’immunosuppresseur doit être prise en compte en raison des risques infectieux locaux et du retard de la cicatrisation (corticothérapie orale, biothérapie).

Le Club rhumatismes et inflammation a récemment publié des fiches pour les antiTNFα, les anti-IL-17 et anti-IL-6R. En ce qui concerne la corticothérapie orale, une dose de 10 mg ou plus a un impact sur la cicatrisation.

Le patient doit également avertir le tatoueur de ses antécédents pour qu’il puisse prendre le maximum de précaution.

On déconseillera les tatouages sous isotrétinoïne en raison du risque de retard de cicatrisation, une fois le traitement arrêté, le tatouage peut être réalisé dans les mois suivants.

Les cicatrices opératoires de cancers cutanés et de mélanomes devront être épargnées pour des raisons évidentes de suivi. Un espace suffisant doit être laissé autour de chaque nævus pour permettre son suivi.

En revanche, il ne nous semble pas exister de raison de s’opposer au tatouage de lésions maculeuses bénignes congénitales comme les angiomes plans ou l’hamartome de Becker. En effet, le tatouage cosmétique des angiomes plans était déjà réalisé dans les années 1990.

Les demandes de tatouage de lésions vasculaires plus complexes (glomangiomatose, etc.) doivent s’accompagner d’un avis vasculaire spécialisé pour guider le patient vers le traitement le plus adéquat.

Sur le plan extra-dermatologique, on rappellera que les patients souffrant de cardiopathies et à risque d’endocardite devraient voir leur cardiologue pour discuter d’une antibioprophylaxie. La survenue d’hématomes après tatouages n’est pas une situation habituelle. La prise d’anti-agrégant plaquettaire et/ou d’anticoagulants pourrait affecter la séance de tatouage.

Enfin, la grossesse et l’allaitement restent des contre-indications, notamment en raison de l’existence de nanoparticules dans les encres de tatouage. Étant donné le devenir incertain des nanoparticules et le possible passage mère-enfant, il semble prudent de déconseiller le tatouage dans ces situations.

Le Dr Kluger est membre d’honneur du Syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT).

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